Classe : AMPIC Musiques Actuelles Amplifiées – cma6

À la croisée des mondes : Beethoven et les musiques électroniques

Enseignant : Alexandre Thivant

Avec : Ferdinand Jalabert Dussueil, Constantin Donnio, Mélody Guidevaux, Gabriel Saudinos, Gabriel Chiappetta, Simon Haziza Arouete, Enzo Daniac-Rexach, Marcello Crétiaux Ferrari

 

Avec la distance qui s’impose à nous actuellement, dans notre vie mais aussi dans notre travail quotidien avec nos élèves, il a fallu trouver des moyens de créer collectivement. Voilà une donnée inédite qui vient bouleverser le cœur même de nos pratiques, surtout dans un dispositif tel que l’AMPIC, où la musique se joue habituellement ensemble, dans un contact permanent à l’Autre. Fort heureusement, dans le monde novateur des Musiques Actuelles Amplifiées, il existe des interfaces qui permettent de stimuler la création des enfants et ce, malgré l’éloignement physique. Parmi ces nouveaux outils, le logiciel MotionKit développé par Usine est d’une richesse sans nom. Extrêmement ludique dans son approche, cette interface favorise le développement de rythmiques et mélodies électroniques en toute simplicité. Grâce à ce nouvel outil, les enfants ont décidé de rendre hommage à Beethoven en lui faisant rencontrer les musiques électroniques, comme pour symboliser sa présence à nous et dans la musique de notre temps en ce 250ème anniversaire. Vous entendrez ainsi se chevaucher les voix des enfants livrant des éléments clés de la vie de ce compositeur de génie à des envolées électroniques, profondément contemporaines.


Atelier TAP le Laboratoire des Petits Créateurs

École Madame – VIème Arrondissement

Enseignant : Alexandre Thivant

Avec Mayar, Josépha, Célia, Marie-Louise, Jeanne et Jeanne !

 

L’idée à la base de cette pièce était simple : penser une réécriture de la Vème Symphonie de Beethoven à partir des voix des enfants. Les séances de travail ont été utilisées pour récolter le plus de matériaux vocaux possibles. Les quelques mesures du thème principal ont alors été enregistrées et ce, de diverses manières. En effet, le point majeur du processus de création consistait à toujours capter des interprétations diverses des enfants de sorte à avoir à disposition un réservoir vocal d’une grande densité. Le thème pouvait alors être chanté, hurlé, chuchoté etc. Une fois le matériau rassemblé, il a fallu ordonner les choses. Les élèves ont alors collectivement fait le choix de construire une sorte de grand canon musical. À partir de courtes boucles (formules qui se répètent inlassablement) isolées à partir des différentes prises de voix enregistrées, la pièce se déploie, laissant entrevoir une lente accumulation sonore. Les voix sont parfois naturelles, fidèles au moment de la captation, parfois retraitées numériquement, de sorte à différencier les plans sonores. Une expérience unique qui nous donne un nouvel éclairage sur cette œuvre, tant écoutée au fil des siècles.


Atelier de Pratique collective MAA du cma6

Département des Musiques Actuelles Amplifiées

Composition : Hugo Dilouya

Enseignant : Alexandre Thivant

 

L’expression de départ de ce travail, quelque peu provocatrice il faut bien l’admettre, était la suivante : « Tordons le cou à Beethoven » ! Derrière cette formule se dissimulait en réalité la volonté de rendre un hommage à la musique du compositeur allemand en la réactualisant par le prisme des outils numériques utilisés dans les Musiques Actuelles. Hugo Dilouya, pianiste classique du CMA6, a donc fait le choix, dans l’atelier de pratique collective MAA (Musiques Actuelles Amplifiées) de reprendre le mouvement Moderato de la Sonatine en Sol Majeur de Beethoven. Après s’être enregistré chez lui, au moyen du dictaphone de son téléphone portable, divers processus numériques ont été appliqués à son interprétation : réverbération, detune (désaccordage volontaire), reverse (renversement du fichier audio) etc. La qualité de l’enregistrement n’étant pas optimale, nous avons fait le choix de rajouter un sample (son pré-enregistré) de craquements de vinyle tout au long de la pièce. Ce qui apparaissait au départ comme une faiblesse est alors très vite devenu un ingrédient essentiel du processus de création. En effet, les craquements de vinyle permettaient de resituer l’enregistrement dans un temps passé. Mêlé aux nouveaux outils numériques, cela confère à la pièce un caractère résolument atypique : un contrat scellé entre tradition et modernité en somme. À la fin de la pièce, on peut même entendre se côtoyer des samples de Pierre Henry et de sa relecture de la 10ème symphonie de Beethoven ainsi que des phrases issues du dernier album du producteur de musiques électroniques Daniel Lopatin qui viennent questionner notre rapport à la musique avec laquelle nous nous sommes construits.

Bagatelle en la mineur WoO 59, "Für Elise", Beethoven / Patrick Lenfant

par Phivos Koulmasis.

Né à Paris en 1945, Patrick Lenfant s'attache particulièrement aux moyens électroniques en relation avec l'instrument. Il a longtemps collaboré avec l'IRCAM et de nombreux ensembles de musique contemporaine. Il a enseigné la musique électronique au Conservatoire de Liège.


A consulter :

 

Sur le site de la Philharmonie de Paris :

Playlist : Beethoven et le rock

ou encore Beethoven et le rap

 

Sur le site de France Musique :

Les plus improbables reprises de la musique de Beethoven

 

Sur le site de l'Opéra de Bordeaux :

Beethoven, une icône de la pop culture


Clin d’œil n°1, à propos de la Cinquième symphonie... Écoutez "La pince à linge" par les Quatre Barbus, et "Une 5ème de Beethoven" par les Swingle Singers !


Clin d’œil n°2, à propos de la Lettre à Élise... Hommage du truculent Dario Moreno ("Tout l'amour que j'ai pour toi"), et d'Anne Sylvestre qui vient de s'éteindre il y a quelques semaines ("Lettre ouverte à Élise)".



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